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BILAN 2006-2010

BILAN 2006-2010

Depuis décembre 2006 il s’est passé beaucoup d’évènements dont la plupart découlent de la vente de Freescale à des fonds d’investissement sous forme de LBO. Il en est résulté du jour au lendemain un endettement colossal de 7 milliards d’euros, plus les intérêts.

Un LBO (achat avec effet de levier) consiste pour des financiers peu scrupuleux à racheter une entreprise très rentable en misant sur des gains financiers considérables et très court terme, au risque de lui briser les reins.

Quand ça se passe mal, les financiers se remboursent en liquidant l’entreprise rachetée dans les 5 à 6 ans qui suivent. Les secteurs les plus rentables sont revendus, les autres sont liquidés et les salariés licenciés. C’est le processus qui est en cours chez Freescale.

Tout découle de cette opération financière. Dès 2007 :

  • La direction nĂ©gocie un accord de mĂ©thode pour simplifier les procĂ©dures des licenciements qu’elle prĂ©pare clandestinement.
  • Fermeture de Freescale Crolles, filiale de Freescale Toulouse.
  • Quatre plans de licenciements se succèdent concernant 1333 emplois de production et de R&D.
  • Chaque annĂ©e les nĂ©gociations annuelles obligatoires se font de plus en plus caricaturales et stĂ©riles, sur fond de gel des salaires et des promotions, de chĂ´mage partiel Ă  rĂ©pĂ©tition et d’imposition des dates de congĂ©s, de mutations imposĂ©es pour Ă©quilibrer les Ă©quipes après les plans de licenciements.
  • Un accord lamentable sur l’emploi senior est signĂ©, alors que la direction refuse de laisser partir ceux qui pourraient bĂ©nĂ©ficier de mesures d’âge.
  • Le site est mis en vente.

Quel bilan pour les syndicats qui composent aujourd’hui l’intersyndicale ?

Nous avons pris ces questions stratégiques à bras le corps. Au fil des CE nous avons tenté d’amener la direction à dévoiler sa stratégie d’entreprise et de développement industriel et de s’expliquer sur le manque d’investissement pour le Fab. Nous l’avons questionnée sur son repli sur les cœurs de métier qui justifiait la mise en sous-traitance de secteurs comme la logistique (la direction prétendait que CPG faisait partie du cœur de métier en août 2008).

Nous avons combattu le chantage au rééquilibrage des équipes lors du 2ème PSE.

Nous avons redoublé d’interventions pour porter les revendications et les réclamations de tous les salariés, de la production comme des business, des CDI comme des intérimaires, contrairement aux 12 délégués du personnel FO qui ont réussi le triste exploit de ne poser aucune question en DP depuis le mois de septembre 2009.

Comment osent-ils encore solliciter vos suffrages ?

Nos interventions ont touché tous les aspects de votre vie dans l’entreprise. Nous n’en ferons pas ici l’énumération. Ce serait fastidieux. Ceux qui souhaitent se remémorer tout cela peuvent en trouver un historique sur le site de la CGT à l’adresse suivante : http://cgtfreescale.free.fr/

Nous avons respecté nos engagements pris devant l’assemblée générale réunie au lendemain de l’annonce de la fermeture du Fab et de CPG le 22 avril 2009. Nous avons réalisé l’intersyndicale à 6 syndicats, avec la volonté de faire passer la défense des salariés confrontés à leur licenciement avant les intérêts des différentes organisations et avons maintenu cette intersyndicale malgré son abandon presque immédiat par les syndicats FO/CGC/UNSA.

Nous continuons à respecter cet engagement en présentant cette liste commune CFTC-CGT, avec des exCFDT.

Nous vous avons informés et consultés régulièrement par des assemblées générales sur toutes les équipes chaque fois que cela a été possible et par de nombreux tracts tout au long de ces années. Nous ne nous contentons pas de quelques tracts avant les élections. Nous avons défendu pied à pied les revendications définies ensemble et nous vous en avons régulièrement fait des comptes-rendus.

Nous avons obtenu du juge la reconnaissance du caractère discriminatoire de la dégressivité des primes dans le PSE. Le volet indemnitaire du PSE aurait dû être renégocié pour que la prime fixe de 40000 € soit maintenue quelle que soit la date du départ. Cette renégociation a été sabordée par les syndicats CGC et FO qui se sont couchés devant la direction.

Nous avons travaillé dans le sens des intérêts des salariés. En ce qui concerne le bilan de l’intersyndicale, si certains ne sont pas d’accord avec tout ce qui a été fait, vous pouvez tous avoir l’assurance de nous trouver à vos cotés si vous vous trouvez confrontés à de nouveaux mauvais coups qui ne manqueront pas d’arriver tant le poids de la dette de Freescale reste écrasant. Nous saurons être à votre écoute, porter vos revendications et agir à vos coté de façon totalement désintéressée. Cela personne ne peut le contester.

L’intersyndicale CFTC-CGT, le 3 décembre 2010

A propos de l'auteur

CGT FSL Toulouse

La lutte des classes n'est pas une invention idéologique. Au lendemain des grandes grèves de 1968, l'usine Motorola est implantée à Toulouse depuis peu, la CGT Motorola est créée. Fin 69 la chasse aux sorcières débute déjà et les militants fondateurs sont expulsés pour des motifs de licenciement alternant entre "inapte à l'esprit Motorola" jusqu'à "participation à une grève illégale " ou encore "action syndicale destructive "... La lutte continue.

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