Intersyndicale Crolles :
Les rencontres intersyndicales initiées par la CGT en début d’année sur le site de Crolles suite aux annonces de départ de NXP, puis de la R&D FSL et finalement de l’abandon de la R&D du core process par ST au-delà du 45nm, commencent à porter leurs fruits.
L’analyse des syndicats du site (CGT, CFDT, CFTC, FO et CGC) est convergente:
Pour ST, la perte de partenaires en R&D, la diminution des investissements dans ce domaine dans notre filière pourraient annoncer à terme une perte irrémédiable de compétences et de maîtrise des process au-delà du 45nm. C’est l’ensemble des acteurs grenoblois investis dans la microélectronique qui en pâtiraient. Il y a urgence à interpeller les pouvoirs publics pour qu’ils se prononcent sur ce point… et à faire en sorte que ce soit dans le bon sens pour les salariés.
Tous les syndicats du site sont donc signataires de la pétition qui circule depuis le mercredi 28 février et jusqu’à la fin de la semaine : vous pouvez la signer notamment entre midi et 14H aux abords du restaurant. Ou même nous la transmettre après l’avoir faite signer dans vos équipes :
http://cgt.byrad.org/spip.php?article75
Cette pétition sera remise mardi à la préfecture puis à la mairie.
A cette occasion, nous invitons les salariés du site à se donner rendez-vous devant la préfecture ce mardi 13 mars à 17H.
Elle sera aussi transmise aux présidents de groupes au conseil général, au conseil régional, au 1er ministre, au ministre de l’industrie, aux députés européens ainsi qu’aux principaux candidats aux élections présidentielles.
La CGT s’engage dans ce combat car elle estime qu’il en va de l’emploi des salariés du site et plus largement de l’avenir de notre filière à moyen terme.
Pour les salariés ST, les enjeux sont évidents : c’est leur emploi dans 2 ou 3 ans qui peut être impacté. Si ST "délocalise" une partie de sa R&D, c’est pour faire des économies sur le site dont la charge de travail diminuera. Ni les gouvernements français et italiens, ni la direction ST n’ont jugé nécessaire de rassurer les syndicats quand ces derniers, après les LBO opérés sur NXP et FSL, leur ont demandé de s’engager pour que cela n’arrive pas à ST. La réponse la plus inquiétante est apparue dans un tract de la CGC en décembre suite à un entretien avec la direction :
"La Direction Générale est consciente des risques de LBO. Cependant, elle se doit d’étudier toute offre."
Pour les salariés ST, la sauvegarde du site (et à plus grande échelle de la filière semiconducteur en France et en Europe) passe par une politique industrielle volontaire, qui n’existe pas aujourd’hui, ce qui risque de mener ST au rachat, à la fusion ou au LBO : dans tous les cas, le site perdrait probablement rapidement de nombreux emplois.
Une telle politique peut permettre de conserver la maîtrise de cette industrie, mais elle doit être clairement encadrée par des pouvoirs politiques, ici à l’échelle Européenne : pourquoi pas une recapitalisation de ST par différents états européens à hauteur de 51 % ? Quel autre moyen de peser véritablement dans les décisions d’une telle entreprise ? Cette industrie, à la base de toutes les technologies de demain, n’est-elle pas au moins aussi critique et stratégique pour l’Europe que ne l’a été l’aviation ? En mettant des gardes-fous pour éviter les déboires type airbus (qui reste un des 2 géants mondiaux), par exemple en augmentant la contribution des Institutions Représentatives du Personnel (composées de salariés professionnels du secteur, travaillant dans l’entreprise et à l’écoute de leurs collègues : CE, CHSCT, etc) à l’établissement de la stratégie de l’entreprise.Les salariés NXP et Freescale, qui ont déjà été impactés par des rachats s’apparentant plus à des projets financiers qu’industriels, ont fait pour la plupart une croix sur les projets industriels locaux de leurs entreprises respectives. Mais continuer à travailler dans la microélectronique sur le bassin grenoblois risque de devenir rapidement problématique avec une locomotive en baisse de régime. Qu’il s’agisse du LETI, des sociétés de service ou des fournisseurs, un effet domino est à craindre : la situation de ST inquiète tous les acteurs locaux. Ici encore, définir une politique industrielle permettrait aux salariés et aux entreprises de se projeter dans l’avenir de manière plus positive et constructive.
CE FSL :
Ce lundi 26 février se tenait un CE extraordinaire pour Freescale.
Le montant des aides publiques accordées à l’entreprise a été donné, mais la confidentialité sur ces chiffres a été demandée par la direction.
Ces chiffres étant publics et a priori accessibles via les institutions publiques (mairies etc), nous ne comprenons pas bien pourquoi la confidentialité est requise ici.
Les élus consultés sur la stratégie R&D ont rendu un avis défavorable, arguant du fait que l’impact sur l’emploi du site n’était pas clair (faisant référence à "la R&D s’en va à la fin de l’année, mais il n’y a pas de suppression d’emplois sur le site", assez étrange).
Par ailleurs, la direction précise qu’il n’y a "pas de possibilité de garantir l’emploi au-delà du 31/12/07", "on ne dit pas qu’il n’y aura pas de licenciements", "on n’en envisage pas à ce jour".
Se reporter à la newsletter 8 (http://cgtfreescale.free.fr/index.php/2007/02/20/58-news-cgt-crolles2-n8) pour comprendre comment éviter un plan social "inévitable".
Les détails concernant la mobilité aux US sont donnés dans le CR sur l’intranet du CE.
Concernant le plan de formation 2007, les élus ont rendu un avis favorable sous réserve que les formations soient listées et traçables.
L’augmentation salariale pour le site a été donné : 2.4 %, soit la même que pour les ITC (Ingénieurs, Techniciens, Cadres) de Toulouse. En revanche, les Négociations Annuelles Obligatoires n’ont pas été menées à Crolles CR SAS (où les ITC représente 90 % de la population), nous avons donc peut-être là le résultat de négociations qui n’ont pas eu lieu.
Le gentleman agreement est levé pour NXP ET FSL : bien que Freescale tienne à tout prix à retenir ses talents, ils peuvent tenter leur chance chez ST, même en manuf…
CR sous http://compass.freescale.net/go/c2ce
Après le groupe des élus écologistes et le groupe des élus communistes, la CGT s’est entretenue du dossier Crolles avec le groupe socialiste via M. Destot, maire de Grenoble. L’analyse de la CGT est présentée:
- Ce qui arrive à Crolles 2 est grave et présente des risques sérieux pour tout ST d’ici 3 à 5 ans. Nous avons des doutes sur la possibilité de maîtriser les options technologiques sans maîtriser la technologie elle-même. Nous craignons que de proche en proche, toute la R&D, le design et la production ne soient très fortement impactée par l’abandon de la R&D.
- Il est important qu’il y ait une forte intervention des pouvoirs publics pour redresser la situation. C’est maintenant qu’il faut agir : dans 3 ans, ce sera trop tard, l’effort pour revenir au niveau sera trop grand. Nous sommes favorables à une politique industrielle, qui se décide forcément au niveau national et européen.
- Nous demandons aux pouvoirs publics locaux d’intervenir auprès des ministères pour obtenir des engagements forts en la matière. Nous ne comprenons pas le manque de réactions, voire les déclarations rassurantes faites au sujet de Crolles2. S’il y a un problème, il est du devoir des responsables politiques d’alerter la population et de donner les éléments du débat.
- Concernant les aides publiques, nous ne sommes pas d’accord avec une vision purement comptable de ces aides. Il est certes de la responsabilité des élus de vérifier le bon usage des fonds, mais dire que les engagements pour Alliance ont été largement dépassés ne suffit pas. Les aides financières pour Rennes ont toutes été "rentables" d’un point de vue gestionnaire, cela n’empêche pas que la fermeture du site a eu des conséquences catastrophiques pour l’économie locale. Les pouvoirs publics doivent se préoccuper d’avoir une politique industrielle avec une visée à long terme.
En résumé, M. Destot dit partager notre analyse de la situation. Il est comme nous très inquiet: non seulement, il y a un risque pour ST, mais aussi pour l’environnement social et économique de l’agglomération. Il lui semble évident que Minatec et les pôles de compétitivité auront du mal à continuer si ST décline. Il est d’accord pour dire que ce n’est pas le niveau local qui est à même d’impulser une politique industrielle, que c’est forcément du ressort de l’Etat. Il considère que la part des capitaux publics est devenue trop faible, et empêche les pouvoirs publics de peser sur les décisions.
Conseil municipal du 29 janvier au cours duquel les élus écologistes ont abordé le thème de l’alliance :
source: http://www.ades-grenoble.org/article.php3?id_article=880
source: http://cgt.byrad.org/IMG/pdf_Michel-Destot-Alliance-CM-29_1__01_07.pdf
Electronique Internationale, 27/02/07:
Intel vient d’annoncer son intention d’investir entre 1 et 1,5 milliard de dollars dans l’adaptation de son usine de Rio Brancho (Nouveau Mexique) à la production en technologie Cmos 45nm.
source: http://www.electronique.biz/article/342048.html?rss
Electronique Internationale, 27/02/07:
L’Inde veut attirer d’importants investissements en semiconducteurs
"La presse indienne évoque également des discussions avec plusieurs autres groupes internationaux (dont STMicroelectronics et Infineon) pour l’implantation d’une usine de semiconducteurs en Inde. L’investissement pourrait représenter 4,5 milliards de dollars. Une entreprise commune serait créée en coopération avec la société indienne HSMC (Hindustan Semiconductor Manufacturing Corp) pour la production sur tranches de 200 et 300mm de diamètre."
source: http://www.electronique.biz/article/342046.html?rss
Un film mis en ligne par le collectif LBO de la CGT qui résume à quoi font face notamment NXP et FSL (avec des rumeurs sur AMD et Infineon), et ce à quoi risque d’être confronté ST dont la direction a déclaré en décembre "étudier toutes les offres".
http://www.collectif-lbo.org/outils_lutte/outils_lutte.html
Contact :
N’hésitez pas à me contacter pour plus d’infos ou pour donner un coup de main:
cgt_freescale_crolles2@laposte.net, bur.: B1 D206 / tel.: 06.16.96.21.56
PS :
- N’hésitez pas à faire circuler cette information, à demander d’être ajouté(e) à la liste, ou à en être retiré(e) si vous y êtes inscrit(e) par erreur.
- Merci à tous ceux qui m’envoient des informations (articles, dépêches etc.) qui trouvent leur place dans cette newsletter. Continuez !
CGT cadre:
La lettre de l’UFICT – Mars
Souffrance des ingénieurs, cadres et techniciens au travail (Freescale cité) => http://cgtfreescalecrolles.free.fr/pdf/63-Lettre%20UFICT-SouffranceW.pdf
La lettre de l’UGICT – Mars
Airbus : vers une mobilisation de toute la filière, coordonnée en Europe => http://www.ugict.cgt.fr/nvsite/lettre/lettre161.pdf
Egalité professionnelle, un plafond de verre épais et solide
Cris d’orfraie sur fond de casse industrielle (EADS) => http://www.ugict.cgt.fr/nvsite/lettre/lettre160.pdf
EADS : le groupe vendrait quatre usines en France, autant qu’en Allemagne
Alcatel-Lucent : report du Comité central d’entreprise
Renault : hommage des salariés du Technocentre après le suicide d’un des leurs
Liens :
http://www.ugict.cgt.fr => CGT cadres
http://cgtfreescale.free.fr => CGT FSL Toulouse
http://cgt.byrad.org => CGT ST
http://www.collectif-lbo.org => informations LBO
http://compass.freescale.net/go/c2chsct => CHSCT FSL Crolles
http://compass.freescale.net/go/c2ce => CE FSL Crolles: intranet
http://cefsl.blogspot.com => CE FSL Crolles: internetPS: le nombre de destinataires de la newsletter augmentant avec la gravité de la situation, elle est souvent classée comme "spam" par les logiciels de messagerie.
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