Le prochain CE Freescale aura lieu le lundi 26 février, à 11H. Si les salariés se posent des questions qui n’ont pas encore été abordées en CE, les élus CE ou moi-même pouvons les relayer. Je serai présent lundi matin de 9H30 à 11H en salle BERARDE (B1: Z312) : les salariés désirant un debriefing du dernier CE ou discuter du prochain peuvent y passer à cette occasion.
Pour la CGT, 2 problématiques sont à gérer de front : la situation critique des salariés FSL et NXP, et l’avenir de la R&D de ST mis à mal par la stratégie proposée par M. Bozotti (notamment l’abandon de la R&D core process à partir du 32nm et la stagnation de l’effort R&D d’une manière générale).
Pour ce faire, 3 actions sont mises en place:
- débattre et donner des informations sur ce dossier, aux salariés, aux élus politiques, aux médias, afin que tous aient conscience que les décisions prises aujourd’hui impacteront durablement et profondément la microéléctronique locale et européenne.
- au sein d’une intersyndicale, diffuser une lettre ouverte/pétition pour alerter l’opinion des enjeux: que des débats aient lieu, et que les pouvoirs publiques, l’état se positionnent.
- un premier rassemblement sur cette problématique, devant la préfecture, début mars.
Voici la teneur de la pétition qui sera bientôt en circulation:
LETTRE OUVERTE
AUX POUVOIRS PUBLICS ISEROIS, FRANÇAIS, EUROPEENS
A L’ETAT FRANÇAIS ACTIONNAIRE DE ST MICROELECTRONICSNous considérons que les annonces faites depuis cet été handicapent gravement l’avenir de la microélectronique et de ses emplois. Des emplois sont actuellement en cours de suppression à Crolles, rompant avec la dynamique existante depuis 1992.
Pour le futur, diminuer la R&D de quelque façon que ce soit dans les nouvelles technologies est une aberration. Ceci conduirait à une perte d’indépendance et de compétences irrémédiable, impactant tous les métiers du secteur, y compris à terme la production.L’enjeu en Isère, c’est l’avenir des 6600 emplois directs de STMicroelectronics, NXP et Freescale, des milliers d’autres associés et induits. C’est l’avenir de l’ensemble du pôle électronique avec ses laboratoires (Léti etc.), ses écoles, Minatec, Minalogic…L’enjeu en France et en Europe c’est le maintien ou la disparition d’une indépendance en microélectronique, industrie qui est à la base de toutes les technologies modernes.Nous interpellons donc les pouvoirs publics européens, français, locaux, qui soutiennent financièrement notre industrie.Nous interpellons donc l’état, actionnaire de référence de STMicroelectronics.
Nous savons que nos collègues cadres de Crolles1 ont aussi la tête dans le guidon, comme nous il y a 2 mois. Cela ne va pas s’arranger : outre la maintenance des technologies plus anciennes, certaines équipes vont devoir fournir un effort supplémentaire pour 45nm, les effectifs de Crolles2 commençant déjà à se restreindre. Malgré tout, nous espérons qu’ils sauront prendre du recul, et prendre le temps d’analyser la situation dans laquelle sera Crolles dans 1, 2 ou 3 ans, si la R&D n’est plus une priorité aujourd’hui. Car c’est aujourd’hui que les décisions se prennent et qu’il faut peser. Au CNRS et au CEA, on s’inquiète aussi de l’évolution de la situation à Crolles et de l’utilisation faite des "pôles de compétitivité"
http://cgt.byrad.org/spip.php?article69
Le 8 février, un 3ème CE extraordinaire rapproché s’est tenu, apportant de nouvelles informations. Lors de la séance du 30 janvier, les élus CE ont été consultés sur la décision de FSL (raisons économiques) de faire sa R&D aux US avec l’Alliance IBM à l’avenir. Ne disposant pas assez d’informations, les élus n’ont pas rendu d’avis et demandé un complément de données, via notamment un bilan annuel qui doit théoriquement être fait 2 fois l’an (et semble n’avoir jamais été fait).Le bilan en question comporte 6 pages, avec rappel du CA, des investissements, des effectifs, des tendances salariales. Le représentant syndical a été oublié lors de sa distribution quelques jours auparavant, je n’ai donc pas pu participer convenablement au débat.Concernant le bilan financier, les informations fournies se limitent à 1 ou 2 chiffres par an (CA/investissement). A ce sujet, on repense à des paroles entendues ici et là en réunion FSL: "Le coût du développement de la R&D est trop cher au sein de cette alliance, mais vu les moyens que nous y avons mis, nous pouvons être très fiers de ce que nous avons fait". Dur donc de se faire une idée lorsque pour juger de la rentabilité du site, il faut connaître en détail ce qui a été investi, le statut des machines (amorties ?), le coût des salaires, le montant des subventions… tous ce qui est logiquement nécessaire à un bilan financier, mais ne faisait pas parti de ce document censé justifier le départ de la R&D pour raisons économiques.Concernant les subventions publiques, cette question n’ayant pas obtenu de réponse lors de CE précédents, les élus CE ont fait remarquer qu’il semblait que l’article 432-4 rendait cette information obligatoire. La réponse de Patrick Roux, notre DRH France, a été : "Probablement".source:http://www.legifrance.gouv.fr/WAspad/VisuArticleCode?commun=CTRAVA&code=&h0=CTRAVAIL.rcv&h1=4&h3=22A ce jour, les relations entre le CE et la direction ne sont pas particulièrement tendues, mais les CE disposent de droits (droit d’alerte s’il pense que des emplois seront bientôt menacés, dénoncer un délit d’entrave s’il estime que la direction ne fournit pas les informations voulues en temps voulu, etc.) qu’ils pourraient décider d’exercer afin de recentrer le débat si la direction continue à ne pas jouer le jeu. Ce genre de frictions ne faisant pas partie de notre culture cadre, il n’est guère étonnant que ce type de procédure n’ait été entamée. Elles seraient pourtant largement justifiées.De nouvelles informations sont données sur les départs de salariés aux US (lire PV du CE, sous l’escalier du B1). Par ailleurs, la direction opte maintenant pour le terme "opportunités aux USA" plutôt que "appel à volontariat".A la question: le manuf. étant sur la sellette, qu’est-ce qui, aujourd’hui, pousse pour son départ ? Qu’est-ce qui pousse pour son maintien ?Réponse: "La fab coûte cher. FSL ne peut rester dans un système à 2 partenaires pour des raisons de coûts. Quant à ce qui pousse pour son maintien, c’est en discussion".Plus pratiquement, il nous semble que 3 facteurs pourraient jouer :
- venue d’un 3ème partenaire, mais nous ne voyons pas qui.
- grosses subventions publiques, mais les élus locaux sont très échaudés par la crise actuelle.
- ST ferait plaisir à FSL en rejoignant l’alliance IBM, mais on ne voit pas trop les économies que cela permettrait de réaliser sur la fab.Bref, nous avons toutes les raisons d’être inquiets pour l’avenir du manuf, et rien n’est dit en CE pour nous rassurer.A contrario, le message passé aux salariés en manuf semble plutôt être: si le rendement augmente, le manuf restera.Ce message n’est pas passé en CE, et pour cause: la décision qui est probablement déjà prise ne dépend sûrement pas des fluctuation du rendement d’ici mai.A la question: Dans le scénario idyllique ou le manuf resterait, combien de postes y seraient ouverts pour les 70 contrats locaux condamnés en R&D ?Réponse: Je vous renvoie à vos notes, cette question a déjà été abordée lors des deux derniers CE.Pas de réponse donc, et pour cause : comment éviter dans ce cas des suppressions d’emplois comme à NXP? Ce dont veut éviter de parler la direction aujourd’hui. Nous avons vu dans la newsletter n°8 les motivations menant à nier la gravité de la situation, et les artifices employés pour en limiter le coût.En revanche, annoncer une mauvaise nouvelle après les présidentielles éviterait en cette période sensible de revoir à la télé les interventions remarquées de messieurs Chirac et Sarkozy sur le site de Crolles il y a quelques années.
Réunion du 16 février : fin juillet, il n’y aura plus d’expats R&D, et il en restera probablement 5 ou 6 en manuf (sur la soixantaine d’expats). Une fois rentrés aux états-unis, ces derniers auront un mois pour trouver un poste au sein de Freescale. Faute de quoi, ils seront remerciés.
Au cours de cette même réunion, nous apprenions que Freescale cherchait avant tout à conserver ses talents et leurs compétences.
En 2003 : M. Chirac : "C’est maintenant que se gagnent les emplois de demain" Les salariés NXP et FSL apprécieront, les salariés ST impliqués dans le développement du core process que M. Bozotti a décidé d’abandonner à partir du 32nm aussi. En 2004 : M. Sarkozy, parlant du dispositif du pôle de compétitivités : "Il constitue le volet offensif de la politique industrielle, qu’avec le Premier ministre et nos partenaires européens, j’entends favoriser pour améliorer la performance de notre économie et prévenir les phénomènes de désindustrialisation et de délocalisation." La maîtrise du core process n’est plus une priorité, et les compétences aujourd’hui importantes à Crolles dans ce domaine, subiront bien une forme de délocalisation à partir de 32nm si le projet de M. Bozotti n’est pas dénoncé. Cela ne semble pas par ailleurs remettre en cause la notion de pôle de compétitivité et les nombreux cadeaux fiscaux conséquents qui l’accompagnent. sources : En réponse à des questions des élus vert portant essentiellement sur un aspect "subventions publiques". source: http://www.ades-grenoble.org/article.php3?id_article=880 "Je veux donc dire ici avec force que l’Alliance est autant un succès social qu’un succès économique ou technologique" "Il faut donc le dire clairement : à fin 2007, c’est-à-dire fin du contrat, la dépense nette pour l’Alliance des 3 collectivités compte tenu des versements restants et des retours 2007 sera globalement à peu près nulle. A partir de 2008 les retours de Taxes Professionnelles générés chaque année par le site de Crolles seront donc des recettes nettes pour ces mêmes collectivités." source:http://micheldestot.blogs.com/le_blog_de_michel_destot/2007/01/pour_une_interv.html Ce qui nous dérange dans cette approche, c’est que les salariés NXP/FSL n’étant pas ST, il n’en est pas tenu compte dans le bilan social. C’est que l’annonce de ST de ne pas conserver la R&D à Crolles à partir de 32nm ne semble pas faire parti du bilan technologique 2007. Le syndicat : un outil manié pour et par les salariés : Dans la situation actuelle où les salariés NXP et FSL sont à la recherche d’un nouvel emploi, on peut difficilement reprocher aux élus d’en faire de même. Le problème étant que si il y a peu de monde derrière eux, le flambeau ne sera pas repris le jour de leur départ. En cas de départ d’un élus CE, c’est une voie précieuse de perdue pour d’éventuelles négociations. En cas de départ d’un délégué syndical, c’est la disparition des "partenaires sociaux" (puisqu’il n’y en a qu’un à NXP et un à FSL), seuls aptes à signer certains accords d’après le code du travail, notamment en situation où l’emploi est en danger. Pour les salariés voulant se défendre, ils peuvent donc donner un coup de main à leur CE et/ou leur syndicat, les dossiers ne manquent pas (par exemple, les Négociations Annuelles Obligatoires, encadrant les négociation salariales, ou encore, la maîtrise du livre IV, et pour ne pas être pris de court, celle du livre III) : toutes les bonnes volontés sont les bienvenues. Presse : Acteurs de l’Economie, Rhônes-Alpes, février 2007 Cet article revient notamment sur la faible charge de la fab de Crolles2, l’influence qu’on eu les LBO sur l’Alliance, le fait que FSL n’envisage pas de poursuivre à fonctionner comme auparavant, mais à 2 partenaires seulement. Les options TSMC et IBM sont revues, avec les risques de perte d’indépendance et de compétences pour Crolles. source : http://www.acteursdeleconomie.com/index.php?r=consult&deb=6 Electronique Internationale, février 2007 Le 1er article revient sur le choix que ST devrait faire entre TSMC et IBM, et semble privilégier le second choix, malgré la longue collaboration avec TSMC. Une drôle d’idée est avancée : Crolles2 pourrait être responsable pour l’Alliance IBM du développement technologique des options (derivatives). Nous doutons que les autres partenaires de l’alliance IBM (AMD, Samsung, Infineon, Toshiba, Sony…) soient au courant. source: http://www.electronique.biz Alcatel Lucent, 15 février 2007 La situation des salariés d’Alcatel-Lucent est critique (1 500 suppressions d’emploi en France), mais cette situation ne s’est pas concrétisée du jour au lendemain. Tout comme la situation à Crolles où l’on devine à quoi aboutiront dans 1, 2 ou 3 ans les choix stratégiques pris aujourd’hui. C’est au moment de ces choix qu’il faut se faire entendre, les actions tardives face au mur sont bien plus douloureuses. "Les salariés français d’Alcatel-Lucent, sous le coup d’un plan supprimant près de 1 500 emplois, sont passés massivement à l’action jeudi, en débrayant ou se mettant en grève contre ce qu’ils considèrent comme des "délocalisations" de matière grise." "Quelque 800 salariés, surtout cadres et ingénieurs, ont débrayé"… "Le porte-parole du groupe Alcatel-Lucent en France, Jean-Christophe Giroux, s’est engagé à ce qu’il n’y ait "que des départs volontaires", sans "licenciement contraint" "S’ils commencent à s’attaquer aux forces vives de la boîte, je ne sais pas ce qui pourrait les arrêter", s’interroge Corine Le Mouel, ingénieur à Velizy dans un secteur porteur dénommé "convergence" (3ème génération de téléphonie mobile) qui emploie 80 % d’ingénieurs et de cadres. "Quelles études on va conseiller à nos enfants si la France a décidé de brader ses ingénieurs, au nom d’une logique de rentabilité boursière ?", s’interroge un collègue. "Dans l’Ouest, les salariés sont "amers" : certains ont formé depuis plusieurs mois des ingénieurs chinois, et ont l’impression d’avoir préparé le terrain à des "délocalisations". "J’ai en fait scié la branche sur laquelle j’étais assis. Ce sont eux qui vont faire vivre le produit", déplore Patrick Giraud, ingénieur à Rennes. Humanité Dimanche, 8 février 2007 Un article sur le site de Freescale Toulouse dans lequel des collègues cadres font état de dégradation des conditions de travail. source: http://www.humanite.presse.fr Un rappel de ce qu’il convient de faire lorsque vous tombez malade : La Tribune : Freescale semble essayer de mettre la pression sur ST afin qu’il rejoigne l’alliance IBM. C’est la première fois que Freescale se permet de commenter publiquement la stratégie de ST, en laissant entendre qu’il faut rapidement choisir entre TSMC et IBM. source: http://www.latribune.fr
http://www.presidence-de-la-republique.fr/elysee/elysee.fr/francais/interventions/discours_et_declarations/2003/fevrier/discours _lors_de_l_inauguration_de_l_unite_pilote_de_recherche_et_developpement_de m_jacques_chirac_president_de_la_republiqueen_nano-electronique-crolles.1219.html
http://www.minefi.gouv.fr/fonds_documentaire/archives/discours/ns0406212.htm
Bref, seul l’équilibre subventions publiques/taxe professionnelle semble important.
Mais les questions d’aujourd’hui portent maintenant sur l’avenir, tant social que technologique. On ne peut pas occulter ce débat, ni dire que "le bilan parle pour l’avenir".
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Le second article creuse les avantages/inconvénients des 2 alliances. Mais aucune autre solution ne semble envisagée par le journaliste, par exemple à l’échelle européenne.
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http://cgtfreescale.free.fr/index.php/2007/02/15/57-etre-malade-est-ce-hors-la-loi-a-freescale
http://cgtfreescalecrolles.free.fr/scans/LaTribune_20070214.pdf
LBO :
Un film mis en ligne par le collectif LBO de la CGT qui résume à quoi font face notamment NXP et FSL (avec des rumeurs sur AMD et Infineon), et ce à quoi risque d’être confronté ST dont la direction a déclaré en décembre "étudier toutes les offres".
http://www.youtube.com/v/thl_QLXl2mU
Contact :
N’hésitez pas à me contacter pour plus d’infos ou pour donner un coup de main : cgt_freescale_crolles2@laposte.net, bur.: B1 D206 / tel.: 06.16.96.21.56 PS :
- N’hésitez pas à faire circuler cette information, à demander d’être ajouté(e) à la liste, ou à en être retiré(e) si vous y êtes inscrit(e) par erreur.
- Merci à tous ceux qui m’envoient des informations (articles, dépêches etc.) qui trouvent leur place dans cette newsletter. Continuez !
CGT cadre:
La lettre de l’UGIT – Février Alcatel-Lucent : ingénieurs et cadres fortement mobilisés à Paris et à Rennes => http://www.ugict.cgt.fr/nvsite/lettre/lettre159.pdf
Pôles de compétitivité : inquiétudes sur le devenir de CROLLES2 près de Grenoble => http://www.ugict.cgt.fr/nvsite/lettre/lettre158.pdf
Emploi intérimaire : +4,8 % sur un an et +10,1 % chez les ICT
Alcatel-Lucent : mobilisation contre 12 500 suppressions d’emplois
On n’évalue pas le travail, on juge des personnes => http://www.ugict.cgt.fr/nvsite/lettre/lettre157.pdf
Insee : cachons ces chiffres qui font désordre => http://www.ugict.cgt.fr/nvsite/lettre/lettre156.pdf
http://www.ugict.cgt.fr => CGT cadres
http://cgtfreescale.free.fr => CGT FSL Toulouse
http://cgt.byrad.org => CGT ST
http://www.collectif-lbo.org => informations LBO
http://compass.freescale.net/go/c2chsct => CHSCT FSL Crolles
http://compass.freescale.net/go/c2ce => CE FSL Crolles: intranet
http://cefsl.blogspot.com => CE FSL Crolles: internet
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