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nov
25

REINDUSTRIALISATION : UN MIRAGE ?

Compte-rendu de la commission ré industrialisation du 24/11/10
Selon la direction :
Le cabinet Colliers (*) aurait trouvé un repreneur… dont la direction ne nous dira rien, ni le nom ni le domaine d’activité.
Freescale a rencontré plusieurs fois cet entrepreneur «anonyme» et celui-ci aurait proposé un scénario de plan de reprise plus avancé que les autres qui justifierait la réunion de cette commission de ré industrialisation.
Qu’en est-il ?
Ce scénario envisagé consisterait à poursuivre une activité de production, conjointement à une activité de R&D.
- De la production, en continuant à fabriquer des produits Freescale en fin de vie et des produits liés à la puissance
- De la Recherche et du Développement de technologies répondant aux besoins du marché des énergies renouvelables et des véhicules hybrides ou électriques.
Cela pourrait entrainer la reprise de 250 salariés ou plus…
Entre-temps, ce sera le flou et le doute pour les salariés. M. Roux a précisé que ceux-ci doivent toutefois continuer leurs démarches auprès de DBM.
… et pour plus d’explications : Ils nous renvoient à février 2011 pour la prochaine réunion !

Analyse de l’intersyndicale
Lors de cette commission de ré industrialisation, la direction de Freescale ne nous a finalement rien annoncé de concret.
Freescale parle de «scénarii probables», et notamment d’un projet avec une entreprise anonyme. Un projet où rien n’est abouti mais avec un scenario où il serait possible d’envisager la reprise de 250 salariés.
Au final, la direction n’a aujourd’hui rien de concret sur la ré industrialisation du site. Ce qui est concret par contre c’est un chantage fait aux salariés.
Cette annonce est une superbe carotte pour assurer les moves pour le prochain trimestre… car il ne fait pas de doute que cette annonce est la porte ouverte à une concurrence abjecte entre les salariés, un chantage ignoble à une ré-employabilité hypothétique !
De plus, dans 15 jours, il y aura aussi les élections professionnelles…
Quels objectifs poursuit réellement la direction avec cette réunion ?
M. Roux, directeur des ressources humaines assène en commission :
« … Dans le cadre de ce projet, un audit social sera effectué sur l’entreprise. Ce qui pèsera alors c’est la façon dont l’entreprise est perçue socialement à l’extérieur. Si les partenaires sociaux sont responsables, si les salariés sont sérieux, qu’il existe une tradition de signature des accords, que la majorité syndicale est la bonne… »
A l’intervention de l’intersyndicale dénonçant ce chantage évident aux élections professionnelles, FO confirme : « … Tout à fait. C’est ça. Il ne faut pas se tromper de représentation syndicale… C’est ça ! »
Si nous sommes dans le flou concernant cette ré industrialisation, nous ne sommes pas dupes quand aux stratégies de campagne électorale mises en place par la Direction et SES actuels partenaires sociaux…
C’est un chantage inacceptable de la part d’une direction qui «joue» sur l’espoir d’avoir une autre porte de sortie que pôle emploi.
La direction de Freescale utilise le chantage en s’appuyant sur nos inquiétudes face à nos licenciements futurs : « Restez calme et votez pour les syndicats proches de la direction sinon pas de ré industrialisation.» C’est une attitude inadmissible de la part de la direction. Et ce sont les mêmes qui parlent d’éthique à tout bout de champ !
Finalement cet espoir de ré industrialisation semble n’être qu’une manipulation à usage interne à Freescale dans le cadre des élections professionnelles du 9 décembre 2010. Cette hypothèse est confortée par l’absence de communication aux media de la part de la direction : elle déclare aujourd’hui aux journalistes qu’elle n’a aucune annonce à faire à ce jour. Le délit d’initié à bon dos, pour mieux cacher le délit social des licenciements !
L’intersyndicale et la ré industrialisation
Il est sordide de supposer que l’intersyndicale CGT-CFTC puisse être contre la ré industrialisation.
Nous sommes concernés car nous avons tous besoin de retrouver du travail et si une ré industrialisation permettait effectivement à 10, 50 ou plus de salariés de se reclasser, nous serions bien sûr partants.
Nous espérons et attendons une proposition crédible afin de pouvoir sérieusement nous mettre au travail sur cette question.
Ne soyons pas dupes !
Cela se voit comme le nez au milieu de la figure…
Le projet hypothétique actuel ne sert, selon nous, que de point d’appui au chantage de la direction :
· Le «vote bien et tu seras repris» ne repose sur rien car les votes sont à bulletin secret et un vrai repreneur se basera sur des entretiens d’embauche et sur nos qualifications professionnelles. Aucune assurance n’est donnée par un vote FO ou CGC, ils nous ont déjà fait le coup avec «vote bien et tu sauveras ton emploi à Freescale».
· «Que la majorité syndicale soit la bonne», un vrai repreneur n’en a rien à faire :
- Un repreneur ne viendra que si son projet industriel lui apporte du profit : c’est notre savoir faire qui lui rapportera de l’argent et ça, nous le démontrons tous les jours ; peu lui importe la majorité syndicale à Freescale. Il devra y avoir des élections professionnelles dans la nouvelle entité s’il embauche plus de 50 salariés.
- De même, le sort des salariés de Freescale importe peu à un repreneur. Ce qui l’intéresse, se sont ses affaires et la profitabilité de son entreprise.
Comment imaginer qu’une ré industrialisation ne pourrait pas se faire s’il y avait une autre majorité syndicale  dans l’entreprise ?
Les salariés de Freescale ont intérêt à avoir des syndicats majoritaires qui soient réellement de leur côté, que ce soit pour discuter d’un projet de repreneur, pour se défendre dans le cadre des licenciements, pour envisager l’avenir de la R&D ou celui des 200 salariés dont l’avenir est mystérieux…
L’intersyndicale CFTC-CGT, le 25/11/10
(*) Missions du Cabinet Colliers : chercher des partenaires industriels pour une ré-industrialisation et gérer la vente du site.

A propos de l'auteur

CGT FSL Toulouse

La lutte des classes n'est pas une invention idéologique. Au lendemain des grandes grèves de 1968, l'usine Motorola est implantée à Toulouse depuis peu, la CGT Motorola est créée. Fin 69 la chasse aux sorcières débute déjà et les militants fondateurs sont expulsés pour des motifs de licenciement alternant entre "inapte à l'esprit Motorola" jusqu'à "participation à une grève illégale " ou encore "action syndicale destructive "... La lutte continue.

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3 commentaires

  1. Al a dit :

    Salopards !
    Tout est bon pour leurs manipulations… même les pires mensonges qui jouent sur l’espoir des futurs licenciés.

  2. Gab a dit :

    Hé! Il faut les comprendre. Ils ont encore des salariés prêts à se faire tondre! Pourquoi se gêner?
    Et puis, il serait dommage que l’argent du CE ne serve plus les adeptes de la Farce Ouvrière, n’est-ce pas?
    Et qui sait ce qu’un audit des comptes du CE pourrait révéler sur des décennies d’un règne sans partage de la même équipe « syndicale » qui a passé son temps à endormir le personnel?

    Séquence poésie de circonstance:

    ….Alors à ton tour,
    Jusqu’au levé (sic) du jour,
    Fils, tu deviens,
    Fils de Morphée, de Morphée…

    Extrait d’un texte commençant par « Maïtre des songes… » trouvé par hasard là:http://www.marc-desangles.com/francais/index.htm

  3. Bib a dit :

    Yep ! Mais maintenant bon nombre de salariés sont « réveillés » et ça va peut-être être plus difficile de les tondre. Plus qu’à attendre une semaine pour voir si la farce se poursuit… ou pas.

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