Pour clarifier la position de la CGT vis à vis de l’accord de méthode en cours de négociation, notamment par rapport à ce qui est dit, écrit et affiché actuellement voilà notre position :
Nous voulons aussi que soit prévu un protocole d’embauche pour compenser ces départs dans le cas d’une reprise d’activité (production et R&D).
Par contre il n’est pas question pour nous d’organiser et de faciliter des départs non volontaires. Nous n’accepterons pas de licenciements.
La CGT ne bloquera pas les départs volontaires si nous avons la garantie que l’accord ne permet pas les licenciements.
UN ACCORD DE METHODE, QU’EST CE QUE CA CHANGE ?
Avec un accord :
En cas de plan de licenciements avec accord de méthode, la direction peut négocier nos licenciements uniquement en CE où sont majoritaires les deux syndicats qui n’ont pas pris position contre les licenciements et qui signent tout ce que la direction propose. Pour mémoire, FO par la voie de son secrétaire général , a rappelé qu’ils étaient demandeurs d’un tel accord depuis longtemps (dans le but de « sécuriser les licenciements »).
La CGC se préoccupe-t-elle des salariés non-cadre ? Il est possible que ce syndicat estime que les cadres ne sont pas concerné, or l’accord s’appliquerait aux CDI sans distinction.
De plus, l’accord de méthode prévoit au minimum les mesures de licenciement (primes, aucune garantie de reclassement des salarié-e-s ou de ré industrialisation du site, …).
En CE, la majorité régnante déciderait donc d’approuver et d’appliquer l’accord, même si entre temps les conditions économiques ou sociales ont changé (l’accord n’est révisable que tous les 4 ans dans sa version actuelle).
Sans accord :
En cas de licenciement, la direction doit aussi passer par le CE mais en plus doit avoir l’accord de la majorité des syndicats. Or 3 syndicats sur 5 sont réticents ou hostiles à des licenciements non volontaires. Cela permet donc en cas de licenciements par PSE (plan de sauvegarde de l’emploi, nouveau nom des plans de licenciement), d’être en position de force pour :
Tenter d’éviter les licenciements ou en limiter le nombre.
Si malheureusement il y a des licenciements, négocier les conditions les moins catastrophiques pour nous les salarié-e-s (primes, obligation de résultat pour les reclassements, ré industrialisation de site,…).
Obliger la direction à fournir les justifications économiques réelles. Alors que déjà aujourd’hui, les syndicats majoritaires au CE refusent systématiquement de demander des infos économiques à la direction en bloquant la mise en place d’une commission économique et les droits d’alerte demandés par la CGT pour essayer d’avoir un peu plus de visibilité sur notre avenir et la stratégie de Freescale.
QUE FAIRE ?
Pour commencer, surtout pas l’autruche.
Nous ne savons pas aujourd’hui si il y aura des licenciements non volontaires. Mais au cas où cela arrive, nous seront les victimes principales. Pour nous pas de parachute doré.
Quels est l’avenir de la production, de la R&D ? Nous avons le droit d’avoir des informations sur la viabilité du site, sur la stratégie de l’entreprise, les évolutions prévues,… Pour cela il nous faut faire pression sur la direction et les syndicats majoritaires.
Pour avoir un maximum d’information, il nous faut agir, se mobiliser. Donc soyons prêts à agir, syndiquons nous, réfléchissons et intervenons dans l’entreprise,…
Cas d’étude :
1) Madame Machin, seule avec 2 enfants scolarisés, dix ans d’ancienneté, opératrice, 1250 € net mensuel.
Chance de reclassement dans un poste à salaire équivalent : 0%
Chance de reclassement dans un poste en redémarrant au SMIC : …
2) Monsieur Bidule, cadre IC120, marié, 3 enfants, épouse non salariée, 5 ans d’ancienneté, 3500€ net mensuel.
Chance de reclassement chez Siemens, Thalès, Airbus, en tout cas à Toulouse : Quasiment NULLE (ou alors dans quelques années quand ça ira mieux).
Chance de reclassement chez un sous traitant de l’une de ces compagnies, pour 25% de perte de salaire et le risque d’une mutation vers Paris, Annecy ou Mulhouse : etc.
Si monsieur Bidule s’est acheté une maison avec piscine du côté de Tournefeuille, il rembourse logiquement environ 33% de son salaire.
La CGT le 05/07/07.
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