LE MEILLEUR DES MONDES Faisons un petit historique, Motorola devenu maintenant Freescale, va informer les derniers embauchés sur l’évolution d’un salarié dans l’entreprise et l’histoire de Motorola/Freescale. A l’origine en 1969, c’était le travail à la chaîne en continu : quand une opératrice devait quitter son poste de travail, automatiquement, il fallait quelqu’un pour la remplacer sinon le reste de la production était défectueuse. Ce n’était un travail ni facile, ni valorisant, mais il y avait la solidarité entre collègues de travail, et cela était humainement positif car la production sortait dans de bonnes conditions. Il y avait aussi des postes individuels où chacun avait son rendement à faire et la solidarité jouait s’il y avait des problèmes. Un peu plus tard, dans les années 80 avant MOS20 : il avait BP4 , BP6, BACKGRIND… Dans ces labos, on pouvait s’affirmer et s’exprimer et cela faisait avancer des idées concrètes dans notre travail. Il était possible comme cela de changer de coefficient par les acquis de nos compétences sur plusieurs postes comme le prévoit la Convention Collective. Voilà pour le passé car maintenant nous entrons dans MOS 20, labo classe 10, haute technologie et là : le changement est radical . En pénétrant dans cette zone, ce qui frappe tout d’abord c’est le froid qui s’en dégage : l’alignement des machines ( le plus possible dans le plus petit espace) et le désert des baies de production, reflet de la robotisation au détriment des salariés. Dans cette zone si « moderne » il n’y a pas que les machines qui soient alignées. Si vous avez des idées, surtout gardez les précieusement, la maîtrise n’en veut pas, « tu n’es pas là pour réfléchir », nous rappelle-t-elle constamment avec seule réponse LA PROCEDURE et si malgré tout vous vous obstinez, si vous avez des éléments positifs qui pourraient simplifier rapidement le travail, parlezen, on vous répondra LA PROCEDURE rien que LA PROCEDURE. q Tout ce que l’on vous demande, c’est d’être bête et discipliné . q Tout ce qui touche à MOS 20 a été scientifiquement pensé pour faire de nous des machines à exécuter. Ajoutons la gestion emploi avec laquelle on nous fait faire tout et n’importe quoi : q il manque quelqu’un : tu bouches le trou q il y a une pause : tu bouches le trou q il y a du « sur wip » : va donc boucher le trou !!! Une seule et même personne dans une journée de 8h, peut être amenée à faire office de flux, de formateur, de production, et de suivi des boites témoins en même temps. L’image qui correspond le mieux à cette situation est un grand échiquier avec ses pions (nous) qui sont positionnés et déplacés à tous moments. q Soyez MOTIVES et surtout POSITIVEZ, c’est la rengaine de tous les jours . Quand les résultats de ce système se basent uniquement sur la rentabilité et en exclue totalement le facteur humain, où voyez-vous la motivation ? Tout est devenu statistique, informatique, uniforme, gris… A tel point que face au manque « d’initiatives » des salariés, la Direction a été obligée de rendre obligatoire les suggestions par le biais du « mérite ». Evidemment ne sont prises en compte que les suggestions qui font gagner de l’argent, pas celles qui améliorent nos conditions de vie et de travail. Le « mérite »… Ah !!! La belle chose que voilà !!! La Direction elle-même reconnaît tous les ans lors des négociations que cela ne sert à rien, que le système n’est pas valorisant et ne motive pas les salariés. La CGT ajoute que la seule utilité de ce système c’est de tenter de justifier le salaire et l’emploi des agents de maîtrise qui encadrent la production. Alors pourquoi garder tous ces systèmes ? Tout simplement pour encadrer, diviser, abrutir et empêcher toute réaction d’opérateurs et opératrices dont la seule utilité pour la Direction est de fabriquer à l’infini des produits tant que le maintien de la production sera rentable à Toulouse. La CGT pense au contraire que le maintien d’une production passe aussi par des salariés hautement qualifiés, motivés et qui s’épanouissent dans leur travail et dont l’encadrement n’est pas constitué de donneurs d’ordres mais de salariés responsables. Travailler dans la bonne humeur et dans de bonnes conditions n’a jamais empêché une entreprise d’être rentable, bien au contraire !!! LA CGT LE 24/06/2004
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