Edito
L’hiver est derrière nous… c’est le printemps. Les bûcherons sont rentrés mais le coupage de têtes continue. Les licenciements abusifs sont tellement grossiers, flagrants par leur véritable motif, qu’on dirait qu’ils sont pratiqués à la tronçonneuse.
Etonnamment, ils ont choisi des plants solides, d’un côté de la forêt, ils n’ont pas taillé dans ceux qui ont l’habitude de plier sous le vent.
Ouvrez les yeux. Les attaques répétées de la direction contre des salariés, contre vos élus qui se sont battus de votre côté depuis un an sont révoltantes.
Un des buts de leurs attaques contre un élu cadre c’est l’«après Fab». Ils ne veulent aucune opposition sur le site quand les ouvriers seront partis.
Cela ne veut dire qu’une chose : que dans la forte probabilité que Freescale Toulouse (ou France, ou Europe, ou même mondial au rythme où la Corpo est gérée) ferme, les cadres et chercheurs qui restent soient endormis par les quelques «élus dûment ou légitimement mandatés» (comme ils se plaisent à le rappeler à la moindre occasion). Ces gens sont en réalité l’outil de communication de la direction et nous avons tous constaté cette année par leurs actes et leurs paroles qu’ils sont parfaitement rodés à cette tâche.
La direction ne veut aucune opposition ni maintenant ni les années suivantes. Et ces «outils syndicalistes» abondent dans leur sens. C’est fini les semblants, les courbettes et les promesses, c’est du passé. Depuis cet été, alors que les salariés leur ont toujours laissé la porte ouverte pour revenir vers nous et discuter, nous défendre, ils nous ont royalement ignorés pendant des mois. En ce moment, nous, Mos20, n’existons plus pour ces gens qui n’hésitent pas à partir en campagne dans les réunions officielles, nous sommes déjà dans la benne à ordures pour eux.
Alors réfléchissez : CPG s’est fait endormir. Trop d’opérateurs se sont laissé bercés par les mots doux et ont été aussi endormis. En 2012 et au-delà les derniers Freescaliens non Fab se feront endormir de la même manière pour être bradés comme un cageot de patates sur le marché de Saint Sernin par ces pantins qui les « représentent ».
Et la seule soupe qu’ils nous servent c’est : surtout ne bougeons pas, ça pourrait faire sauter le directeur, déclencher des catastrophes pour notre site, voire même la fin du monde en 2012… Comment expliquent-ils alors que malgré leurs « conseils » nous ayons obtenu par la lutte et par la justice toutes les avancées qu’ils n’ont pas été foutu de défendre ?
Beaucoup, sans être passés à l’action, sont d’accord et nous soutiennent. D’autres sont passé à l’action mais il n’est nul besoin d’être terroriste ou violent comme on nous le reproche à tort.
Ce n’est pas à nous-mêmes qu’il faut nous en prendre pour ce qui nous arrive, contrairement à ce qu’ils nous balancent à la figure en CHSCT… mais à la direction qui nous à tous mis dans cette situation. Nous pouvons tous être fiers de ce que nous avons fait cette année, et relever la tête. Nous au moins nous ne sommes pas à vendre.
Si, comme beaucoup qui chuchotent, vous aussi vous en avez ras-le-bol et n’osez plus rien faire, il existe encore des moyens de lutter, de montrer votre mécontentement.
Syndiquez-vous, c’est ce que nous aurions dû tous faire depuis le 22 avril 2009, mais il n’est jamais trop tard !
Un nouveau syndiqué
Gestion Prévisionnelle
des Emplois et des Compétences
(ou l’art de se faire mousser avec du vent)
Vendredi 26 mars s’est tenue une réunion GPEC portant sur les groupes business, autrement dit l’ensemble des services autres que le manufacturing. Ce sont les services qui sont censés représenter l’avenir du site de Toulouse.
La direction a projeté un document présentant les différentes parties constituant ces groupes business et indiquant l’effectif actuel de chacune d’elles.
Pour tout commentaire elle s’est félicitée de travailler sur des produits qui représentent des marchés colossaux, comme les futurs compteurs EDF qui seront bourrés d’électronique ou comme les appareils de diagnostic médical individuels qui ne peuvent que se développer.
Après cette brillante présentation nous étions aussi rassurés pour les emplois des groupes business que quand on nous a présenté l’avenir radieux du Fab grâce aux voitures hybrides ou aux alternateurs développés pour le procédé «Stop and Start»… voyez où ça nous a conduits.
Première surprise, la somme des effectifs de ces groupes ne représentait que 320 emplois. Comme la direction parle couramment de 500 emplois qui devraient rester après la fermeture du Fab, nous avons demandé des explications. Il nous a été répondu que c’était arithmétiquement exact. Premier foutage de gueule.
Etant donné que nous étions en réunion GPEC qui est censée discuter de la pérennité des emplois à court et moyen terme, nous avons demandé à la direction si ces activités étaient appelées à se développer ou pas. On a eu pour toute réponse très évasive que ça devrait certainement se développer. Merci pour la précision de la réponse.
Nous avons demandé si l’ensemble du groupe Freescale et les activités qui devraient rester à Toulouse ont des chances de franchir les deux échéances financières du remboursement de 3 milliards de dollars en 2014 et à nouveau de 3 milliards de dollars en 2016. Réponse de la direction : «c’est une question de CE».
Fin de cette séance mémorable.
Recette d’Anniversaire du 22 avril
Le gâteau des Rapetou
· 1 Kg de chantilly Blanche
· 500 Gr de sucre Roux
· 500 Gr de Miel
· Quelques enfarinés
Mélanger le tout et laisser cuire durant 1 an.
Indigestion garantie !
Ne baissons pas la garde : on l’a vu, plus on courbe l’échine plus on se fait taper dessus. C’est en tenant la tête haute et en regardant droit dans les yeux tous ces despotes de pacotille que sont les chefaillons au service d’une DRH aveugle et méprisante que nous reprendrons le dessus. Car en plus d’un combat pour un PSE digne de ce nom, c’est un combat pour la dignité, c’est un combat pour empêcher les licenciements de nos collègues et délégués qui ont défendu nos intérêts tout au long de ces derniers mois, ils ont parlé pour ceux qui n’osaient pas prendre la parole.
Soyons leur reconnaissant ! Ne nous comportons pas comme ces lâches de la coalition qui ne sont que des traitres sans conscience, qui épaulent la direction et descendent les salariés.
Le premier mai 2011 (quel paradoxe !), dans l’état actuel des choses, ils pourront arrêter la fabrication…s’ils ont leurs plaquettes. Nous pouvons encore agir si nous réussissons à nous mobiliser pour un meilleur PSE, pour que chacun puisse rebondir dans l’avenir. N’attendons pas que le collègue bouge pour bouger, soyons responsables.
A une direction qui nie la répression sur les salariés, à une direction qui est aveugle aux souffrances des futurs licenciés, aux syndicats véreux qui laissent licencier du personnel sans broncher et qui donnent même leur aval, montrons leur que nous ne sommes pas du bétail juste bon pour l’abattoir.
Nous nous étions fait une promesse lorsque la grève s’est terminée, lors de notre retour en zone de fabrication : la promesse de ne laisser personne isolé, la promesse de tous sortir aux moindres gestes de répression, la promesse de ne laisser personne partir comme un chien, sans indemnités, sans protection.
Une seule chose est à faire pour tenir cette promesse, être solidaire et …
R E S I S T E R Â !
TRIBUNE LIBRE
Des signatures extirpées sous la pression…
Ce n’était pas un poisson d’avril, vous n’avez pas rêvé !
Jeudi matin ils étaient bien là pour tenter d’arracher votre signature à chacun de vos passages, pour l’apposer sur leur pétition, en bons employés qu’ils sont. Vous avez été nombreux à vous être insurgés face à leur comportement.
Ils auraient volé, d’après ce qui se dit, quelques 400 signatures !
Nombreuses étaient celles d’employés non concernés par ce PSE.
Oh, excusez nous, c’est vrai que depuis leur dernier tract toute l’usine serait concernée. Ils doivent avoir leurs entrées auprès de la direction, c’est la seule explication pour être si bien informé. Bon, nous vous l’accordons, les leurs ils ne les ont pas volés. Par contre quand Patrick leur a annoncé qu’une pétition de 1000 personnes demandant que Denis soit «président de la république» pourrait aider, là c’est du pousse au crime. Ils l’ont rêvé, FO, CGC et autre l’on fait.
Tout d’abord sur le fond :
Nous frissonnons rien qu’à l’idée qu’un juge puisse modifier son jugement parce qu’on lui remet une pétition demandant de ne pas condamner l’accusé, et ce, quelle qu’en soit la raison. Mais si une telle idée a pu leur traverser l’esprit, qu’en est-il de l’éthique Freescale dont on nous rebat les oreilles ?
Du vent, toujours de vent, rien que du vent.
Pensez-vous qu’ils soient différents dans leur travail ? Nous avons peine à le croire. Notre crainte c’est que nous avons vu quelques managers en besogne.
Maintenant sur la forme :
Après avoir préparé le terrain par un arrosage en règle (et surtout en cachette) des «chiottes» de l’usine avec de vulgaires papiers, à la manière des picadors, telle une nouvelle banderille c’est au tour du tract assassin ou toute l’usine est déjà à la rue avec le minimum légal. Le terrain est prêt…
Jeudi matin pas moyen de circuler dans l’usine sans être interpellé par une troupe de joyeux lurons vous regardant, le sourire narquois, si vous avez osé refuser d’apposer votre signature sur leur pétition.
Mais comment refuser de signer quand vous êtes observés de la sorte ?
Vais-je être dénoncé comme agitateur ? Vite, je signe… Enfin tranquille !
Un salarié Freescale
CE QUE NOUS AVONS GAGNE ET CE QUI NOUS A ETE CONFIRME
Ce que nous avons gagné :
- Nous sommes capables de montrer les dents (5 semaines de grève, les actions…)
- Mise en place de planchers et augmentation des primes fixes (quoi qu’en disent les partenaires sociaux de la direction)
- Une unification de toute les équipes (même si certain-e-s on du mal à comprendre qu’ils et elles vont recevoir un recommandé les licenciant)
- Ils ont encore besoin de nous (voir leur politique de répression, les starts…)
Ce qui nous a été confirmé :
- La direction prépare la fermeture depuis 10 ans (voir interview de P. ROUX)
- FO/CGC et autre travaillent main dans la main avec la direction (signature des accords depuis des années, avis PSE CPG, avis PSE PROD., avis favorable pour le licenciement d’un élu, aucune contestation pour le licenciement de 2 salariés, reclassement de la coalition dans les secteurs non touchés par ces PSE… enfin la liste est plutôt longue).
Maintenant une chose est claire : Il n’est pas l’heure de remettre la tête dans le sable comme il a toujours été fait dans cette entreprise.
Les seules fois ou nous avons gagné quelque chose c’est en leur montrant les dents.
Nous sommes presque au but. ALORS DEBOUT, ET PAS LA FLEUR AU FUSILÂ !
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