PC, RPAP, GESTION DES EMPLOIS, OU SONT LE RESPECT ET LA LIBERTE DES SALARIES ?
Merci !
Merci à tous les employés, cadres, ingénieurs, qui m’ont fait part de leurs témoignages, de leurs encouragements, ou de leur sympathie. J’ai noté que beaucoup demandent à conserver l’anonymat : c’est dire combien la liberté d’expression est meurtrie dans notre milieu. Pour l’instant nous ne pouvons que regretter cette perversion du silence.
Sincèrement
Jean-François
ET MAINTENANT ?
« Je ne veux pas voir la misère secourue, je veux voir la misère disparue. »
Victor Hugo.
Vos encouragements témoignent de la sincérité de notre engagement, qui est à la hauteur de vos préoccupations, de vos inquiétudes et trop souvent aussi de vos souffrances. Ce n’est là qu’un début, nous allons continuer ce combat pour l’amour et la justice, et redonner un sens à votre travail.
I. OBJECTIFS SUBJECTIFS
Il est temps de préparer vos objectifs annuels. Utiles pour mettre au point une stratégie personnelle de travail, et dans le but de faire prospérer notre entreprise, nos objectifs doivent être « Specifics, Measurable, Atteignable, Relevant, Time bounded » (Spécifiques, Mesurables, Atteignables, Significatifs, Limités dans le temps).
Que se passe t-il en réalité ?
Vous allez définir vos objectifs dans un souci de bien faire et de démontrer votre volonté d’amélioration. Le sentiment de culpabilisation survient très vite dés lors que vous définissez des objectifs qui ne sont pas suffisamment « challenging ». Sentiment sur lequel votre manager va jouer, quand ce n’est pas votre « collègue » de travail qui cherche lui tous les prétextes pour paraître « plus challenger » que vous-même. Vous voilà alors déséquilibré entre votre investissement professionnel et vos responsabilités sociales.
Rendu aux prises avec votre culpabilité, vous lâchez prise pour ne pas vous faire mal voir, et que votre carrière soit pénalisée. Vous venez de consentir à signer des objectifs subjectifs. Ces objectifs n’ont pas de sens, car ils reposent une « perception » de notre capacité a « paraître ». Or, pensez-vous que se faire bien voir soit très constructif, très productif et très utile a l’efficacité de notre entreprise (honnêtement !) ? Lorsque la rumeur devient un outil de management il devient urgent de retourner a la réalité du terrain. Malheur a celui qui travaillera bien sans être bien vu, bonheur a celui qui se fait bien voir…
Il paraît que c’est « comme ça » et que nous n’y pouvons rien … Sic ! Notre sort est donc tout tracé ? C’est donc terrible !
II. DES OBJECTIFS POUR UNE ENTREPRISE SOCIALEMENT EQUITABLE
La CGT, très optimiste, propose à tous les cadres et employés de se prendre en main pour construire une entreprise efficace et socialement équitable. C’est une occasion pour faire un premier pas dans l’exercice de nos responsabilités sociales, car notre objectif à la CGT, c’est de rétablir l’équilibre et la stabilité sociale. Cette approche est basée sur le respect de l’individu, de sa liberté et des lois qui la protége (cf Déclaration des droits de l’Homme Art 4 et Art 5).
II.1 Les bases
Le contrat de travail est un contrat de moyens pour un temps déterminé.
Le salarié apporte les qualifications qui lui sont reconnues par la classification qui lui a été affectée (en réalité il en amènera bien plus) dans le cadre de son contrat de travail et s’engage a les mettre en oeuvre.
L’employeur (au titre de l’entreprise) doit apporter les moyens pour travailler et la charge de travail correspondant aux qualifications reconnues au salarié de par la classification qui lui a été affectée et le temps de travail auquel il est requis.
Le code du travail du travail dit explicitement que le contrat de travail doit alors être loyalement exécuté par les deux contractants.
II.2 La stratégie de culpabilisation permanente
Fixer des objectifs surdimensionnés ou dépassant les possibilités liées aux ressources affectées, etc… c’est ne pas respecter loyalement le contrat souscrit. Cette déviance vient du fait que l’on nous donne chroniquement des objectifs inaccessibles, de sorte que nous sommes mis en face d’un constat d’échec permanent. Le but étant de nous pousser à une performance toujours meilleure. Dans cette situation la grande majorité d’entre nous réagit par la culpabilisation, et beaucoup l’expriment par « l’épée de Damoclès au dessus de leur tête ».
II.3 Les effets délétères de la culpabilisation
Nous avons assisté à des situations où des salariés allaient pointer comme s’ils étaient partis du travail et continuaient à travailler (gratuitement, cela va sans dire !) pour faire face à une charge de travail excessive qu’ils avaient accepté.
D’autres emmènent du travail chez eux en cachette pour atteindre des objectifs normalement inaccessibles.
Des chefs de projets imposent a leurs collègues, qu’ils ont pourtant choisi pour faire partie de leurs équipes, 13 heures de travail par jour a raison de 6 jours par semaine en fin de projet pour simplement respecter la date de livraison du projet au client. Pourtant ces chefs de projets avaient pleinement conscience de s’être fait avoir en début de projet par une affectation de salariés insuffisante pour tenir la charge de travail.
II.4 Notation subjective et droit de vivre
Dés lors que les objectifs deviennent subjectifs, il devient très facile d’appliquer des quotas de notation en utilisant des arguments tout aussi subjectifs. Non seulement la notation ne reflète pas le travail réalisé, mais l’application des quotas présuppose une société dans laquelle seuls les « excellents » ont le droit de « gagner leur vie ».
Nous dénonçons ces pratiques de notation, qui représentent une dérive grave par rapport à l’obligation d’exécution loyale du contrat de travail par l’employeur.
II.5 Objectifs et moyens
La réalisation des objectifs passe par l’obligation de l’employeur de mettre en oeuvre les moyens nécessaires pour les atteindre. Ainsi nous pouvons placer au centre de nos préoccupations personnelles l’équilibre entre travail et vie sociale dés la fixation des objectifs. L’application des règles loyales sur les objectifs passe de fait par l’appui de la CGT, car en restant isolé ou défendu aléatoirement, vous vous exposeriez à de subtiles représailles. Nous savons faire porter votre voix !
III ENSEMBLE PREPARONS LE FUTUR
III.1 Ils se sont battus pour nous offrir la Liberté ….
Droits de l’Homme et du citoyen Les Représentants du Peuple Français, constitués en Assemblée Nationale, considérant que l’ignorance, l’oubli ou le mépris des droits de l’Homme sont les seules causes des malheurs publics et de la corruption des Gouvernements, ont résolu d’exposer, dans une Déclaration solennelle, les droits naturels, inaliénables et sacrés de l’Homme, afin que cette Déclaration, constamment présente à tous les Membres du corps social, leur rappelle sans cesse leurs droits et leurs devoirs ; afin que leurs actes du pouvoir législatif, et ceux du pouvoir exécutif, pouvant être à chaque instant comparés avec le but de toute institution politique, en soient plus respectés; afin que les réclamations des citoyens, fondées désormais sur des principes simples et incontestables, tournent toujours au maintien de la Constitution et au bonheur de tous. …. Art. 2. – Le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de l’Homme.
Ces droits sont la liberté, la propriété, la sûreté, et la résistance à l’oppression.
Le droit préserve nos libertés, la déréglementation génère la soumission et la misère, n’oublions pas cette leçon.
III.2 Et vous, que préparez-vous pour les générations futures ?
Les fondations de notre engagement se trouvent dans la mémoire de nos mères, de nos pères, de tous les résistant(e)s, de toutes les femmes et tous les hommes qui se sont battus pour nous offrir la liberté. C’est en leur nom que nous combattons contre la pensée unique, qui sous une forme pernicieuse voudrait s’emparer de nos coeurs et de nos esprits. Car il ne faut se tromper d’ennemi : ce n’est pas l’entreprise, ce n’est pas la direction, ce ne sont pas les « Américains », pas plus que les Chinois, les Suédois, les Japonais, etc.…. Non, notre ennemi à tous c’est la pensée unique qui n’a pas de nation et prend ses racines dans quelques intérêts privés dont la seule ambition est d’asservir le monde. Cet asservissement a commencé par nos dirigeants, et ils voudraient nous entraîner dans cette spirale destructrice. Ces puissances économiques trouvent à leur tête des individus vivant dans le fantasme que l’on peut posséder le pouvoir seul. Ils voudraient profiter de la mondialisation pour réaliser leur fantasme.
Aujourd’hui, une puissante lame de fond soulève les peuples du monde entier car face à un ennemi sans nation la résistance est mondiale. La CGT vous offre les moyens de résister sur le terrain, et ses rangs grossissent de jour en jour.
Si vous souhaitez faire progresser vos idées, vous devrez tout d’abord les exprimer pour les structurer. Ensuite il faut savoir rester intransigeant car tous les progrès ont été gagnés au prix d’une intransigeance exemplaire.
Nous avons le bonheur de pouvoir profiter tous les jours d’une société ou la liberté peut s’exercer.
Attention : votre liberté n’existe que si vous l’exercez !
Nous croyons qu’un autre monde est possible, nous ne laissons ni le cynisme ni le désenchantement nous gagner. Nous sommes optimistes, car La CGT c’est bon pour la liberté !
Ce document, destiné à l’ensemble des salariés, pour amener une réflexion collective, sera complété très prochainement par nos propositions, que nous avons recueillies dans des populations de l’industrie métallurgique.
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