FREESCALE : LICENCIEMENTS, RETRAITE, DEVENIR DE LA R&D…
NOTRE AVENIR EST EN JEU
Comme dans la majorité des entreprises privées et des services publics, les salariés de Freescale participent au mouvement pour la défense des retraites. Mais le mécontentement est bien plus large et concerne une série de problèmes et d’injustices sociales flagrantes : licenciements, chantages à l’emploi, blocages des salaires, augmentations nulles ou ridicules des salaires, déroulements de carrières, méthodes de management, évaluations individuelles, stress au travail, accidents du travail et maladies professionnelles (en 2008 : 33 000 TMS déclarées en France/source INSEE), charges de travail en augmentation, emplois précaires, fermetures de sites industriels…
A Freescale, certains partenaires sociaux prétendent être raisonnables et négocier en catimini. D’autres syndicats vous proposent de vous aider à vous défendre et à gagner des améliorations. Ce qui s’est passé depuis avril 2009 pour les CPG et le Fab en témoigne.
A Freescale, cinq grands groupes de salariés sont présents sur le site :
- Nous sommes 821 licenciés qui devons nous battre pour améliorer nos conditions de licenciement. La question des retraites pour ces 821 salariés revêt l’aspect d’une double peine qui s’ajoute au licenciement si on ne gagne pas le retrait de cette loi inique.
- Nous sommes environ 300 salariés de R&D qui sont mis sous pression, vous savez, travailler dur et sans compter pour pérenniser les emplois (air connu). Notre avenir est incertain, surtout si la direction réussit à vendre le site et nous allons subir les effets de l’endettement gigantesque lié à la vente par LBO dont le paiement des intérêts est suspendu jusqu’en 2013. Mais qu’adviendra-t-il après ?
- Nous sommes environ 200 salariés hors PSE et qui ne sont pas comptés par la direction dans l’effectif maintenu en R&D. Alors, qu’allons-nous devenir ???
- Nous sommes près de 400 intérimaires sans aucun avenir sur ce site et dont les conditions de travail et de rémunération actuelles sont intimement liées à celles des salariés Freescale. Les acquis des uns profitent à tous.
- Des dizaines de sous-traitants et de prestataires dont l’avenir est lié à celui du site de Freescale.
Emploi, retraite, temps de travail, rémunération, bénéfices non distribués aux salariés…voilà la violence du système économique et les injustices que nous subissons.
Nous vous invitons à participer aux actions, aux AG, aux manifestations auxquelles vos représentants CGT, CFTC, CFDT appellent.
C’est le meilleur moyen de se défendre sur la question des retraites comme sur les problèmes à Freescale : les 821 licenciements et l’avenir des 500 qui ne font pas partie de cette vague de licenciement, et les problèmes des intérimaires et des sous-traitants…
L’INJUSTICE DU PLAN DE LICENCIEMENT EN COURS
Nous ne revenons pas pour l’instant sur les justifications économiques aberrantes de la direction…ni sur les difficultés que la direction crée à ceux et celles qui tentent de se former ou de partir.
Aujourd’hui nous allons aborder deux points importants du PSE :
- l’assiette de calcul des primes de licenciement
- l’avenant qui a été signé cet été par le syndicat patronal UIMM et les syndicats salariés CGT, CFDT, FO et CFTC par nos représentants nationaux (et pas par des «supers» partenaires sociaux freescale ;-))
Assiette de calcul des primes de licenciement
Dans le PSE de la direction validé par ses acolytes, l’article 16.9.1 du PSE dit que «le salaire servant de référence est égal à 1/12 du salaire brut des 12 derniers mois complets précédant la date de rupture du contrat de travail».
Dans la Convention Collective régionale, l’article 23 dit que : « L’indemnité de congédiement sera calculée sur la base la plus favorable pour le mensuel congédié : le douzième de la rémunération des douze derniers mois ou un tiers des trois derniers mois précédent le congédiement. »
La direction doit respecter les textes de loi et les Conventions Collectives et doit en conséquence appliquer le calcul le plus favorable entre 1/12 des 12 derniers mois et 1/3 des trois derniers mois.
Avenant du 21 juin 2010 à l’accord national du 10 juillet 1970
Cet avenant a été négocié au niveau national pour fixer les conditions minimales. Freescale avait décidé de baser le calcul de nos indemnités sur ce montant conventionnel qui était si bas qu’il était inférieur au montant de l’indemnité légale. Aujourd’hui la direction est dans l’obligation d’appliquer ce relèvement des minimas conventionnels. Freescale a les moyens d’une multinationale pour financer son PSE.
Avant
Années
ancienneté |
Mois de salaire | Années
ancienneté |
Mois de salaire |
0 | - | 21 | 4.8 |
1 | - | 22 | 5.1 |
2 | 0.2 | 23 | 5.4 |
3 | 0.3 | 24 | 5.7 |
4 | 0.6 | 25 | 6 |
5 | 1 | 26 | 6.3 |
6 | 1,2 | 27 | 6.6 |
7 | 1,4 | 28 | 6.9 |
8 | 1,6 | 29 | 7.2 |
9 | 1,8 | 30 | 7.5 |
10 | 2 | 31 | 7.8 |
11 | 2,2 | 32 | 8.1 |
12 | 2,4 | 33 | 8.4 |
13 | 2,6 | 34 | 8.7 |
14 | 2.8 | 35 | 9 |
15 | 3 | 36 | 9.3 |
16 | 3.3 | 37 | 9.6 |
17 | 3.6 | 38 | 9.9 |
18 | 3.9 | 39 | 10.2 |
19 | 4.2 | 40 | 10.5 |
20 | 4.5 | 41 | 10.8 |
Maintenant
Nous bénéficions donc d’une réévaluation des primes «indemnités spécifiques N°1 et 2» (articles 16.9.3 et 16.9.4 du PSE). La direction doit faire un versement supplémentaire pour les salariés qui ont quitté l’entreprise depuis le 21 juin 2010.
Mais pour gagner une indemnisation correcte qui nous donne une chance sérieuse de nous retourner après nos licenciements, nous ne devons pas nous mentir : on devra se battre… la direction a tant besoin de plaquettes…
En attendant, continuons à travailler en «spec», au niveau de notre indemnisation…Nous serions bien bêtes de faire plus que notre travail tant que le montant des primes n’est pas sérieusement révisé.
Ce PSE nous a été imposé sans aucune justification valable. Nos conditions de licenciement ont été bradées par les partenaires sociaux qui étaient majoritaires en 2006.
D’autres explications et analyses de leur PSE suivront, soit par tracts, soit lors d’AG. Nous ne devons pas laisser la direction nous licencier salement.
Pour les questions concernant ceux et celles qui ne font pas partie de ce plan de licenciement, nous essayons d’en savoir plus sur leurs devenirs et nous les aiderons à défendre leurs droits et intérêts de salariés.
N’hésitez pas à nous contacter si vous avez des questions ou des renseignements à partager avec tous les salariés de Freescale.
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