«

»

oct
18

News CGT Crolles2 n° 1

Création d’une section CGT à Freescale/Crolles2

  • Quel est le contexte de Freescale et de l’Alliance aujourd’hui ?
Nous venons de nous faire racheter par un groupe de 4 investisseurs privés. Comme cela n’arrive pas tous les jours, vous pouvez passer 1h sur le net : les informations disponibles sur BlackStone Group peuvent inquiéter. Travailler pour le bénéfice de Carlyle Group peut poser des questions d’éthique à certain (aspect industrie militaire, intimement liée aux milieux politiques).
Ces investisseurs ont payé 6 milliards de dollars et emprunté 12 milliards aux banques pour acquérir Freescale. L’achat finalisé, nous aurions donc les mêmes équipes avec les mêmes objectifs : la direction communique que pour nous, rien ne va changer.
On peut quand même noter une légère différence : 11 milliards de dette sont brusquement apparus. Il va falloir les rembourser, et générer en plus rapidement une plus-value.
Pour rentrer dans leurs frais, nos acquéreurs peuvent miser sur un développement sur de longues années, mais plus probablement sur une revente par morceau de l’entreprise à moyen termes.
NXP (ex-Philips) est dans cette situation, et à en croire les sites Internet relatifs à la bourse, ST pourrait nous rejoindre. Et après ?
Certains peuvent penser être capable de s’adapter à un nouveau travail, dans une nouvelle branche. Mais quel gâchis pour l’Europe de demain si l’industrie du semi-conducteur la déserte. Pour Freescale et NXP, il sera dur de maintenir les sites en l’état. Ce le sera encore plus si les employés restent sans réaction. Pour ST, partenaire dans l’Alliance, la part détenue par les états peut rassurer. Mais après la privatisation d’EDF/GDF, ce serait naïf. Tous ces problèmes sont liés et doivent être traités de front : une organisation syndicale peut aider à y parvenir.

  • Subir seul ou agir ensemble avec une Organisation syndicale ?
La CGT a déjà créé des liens entre entreprises et sites (de Freescale, de ST et de NXP, qu’ils soient de Crolles, Toulouse ou Grenoble), à nous de les développer et de les exploiter pour ne pas se laisser surprendre quant au devenir de nos sites.
La stratégie de notre direction s’inscrit dans un courant que l’on appréhende mieux en l’examinant aussi du point de vue de nos partenaires et de nos autres sites.
La CGT est le syndicat le plus volontaire et le plus mobilisé vis-à-vis de cette problématique. Le cloisonnement des sites voulu par nos directions nous empêche d’avoir une vision claire de l’ensemble de notre groupe. Les salariés de Freescale, syndiqués ou sympathisants, ont conscience que les choses évoluent très vite, et à ce jour, ce sont des tracts de la CGT qui abordent fréquemment le thème des rachats de Freescale, de NXP, et les risques sur ST. En outre, ils abordent ce problème sous tous ses angles : l’entreprise, l’Alliance et l’avenir du semi-conducteur en Europe.
Une raison qui rend la CGT particulièrement attractive est qu’elle cherche à considérer les problèmes dans leur ensemble. Comment dissocier ces rachats dans notre secteur ? Quelle sera l’industrie européenne du futur si seul l’argent à court terme compte ?
On reproche souvent à la CGT de voir plus loin que le simple cadre de l’entreprise. Et pourquoi pas ?
Le travail est-il un atout à valoriser, ou un coût à réduire ?
L’activité économique sert-elle à répondre en priorité aux besoins de la société, ou à satisfaire l’exigence de rentabilité des détenteurs de capitaux ?
Ces questions ne remettent nullement en cause la nécessiter de développer l’entreprise, mais questionnent sur le but dans lequel ce développement s’inscrit. Se les poser au sein d’une entreprise comme le fait la CGT n’est pas hors sujet, mais au contraire plutôt sain.
L’UGICT, une organisation des Ingénieurs, Cadres et Techniciens de la CGT
L’UGICT est une branche de la CGT, que l’on peut voir comme la « CGT cadre ». Les valeurs fondamentales sont inchangées, mais les problématiques des cadres peuvent différer de celles des autres catégories. Ces « branches » permettent essentiellement de trouver plus rapidement l’interlocuteur et l’information appropriés lorsque l’on fait face à un problème spécifique (formation, carrière…).

  • Nos objectifs en tant que syndicat ?
Informer les salariés :
90% des « freescalers » de Crolles sont des cadres. Nous avons tous une certaine autonomie, et nous nous estimons capables d’analyser d’un regard critique les données que l’on nous donne. Mais les seules informations que l’on nous adresse proviennent du top management. Peut-on se contenter de cette seule source ?
Un syndicat peut apporter cette information complémentaire qui nous fait cruellement défaut. A chacun ensuite de faire sa synthèse et d’en tirer ses conclusions, mais il doit au moins y avoir débat.
Agir :
Consolider le site :
- Lutter contre d’éventuelles délocalisations
- Le recours à des consultants (plus souvent de jeunes diplômés que des experts) n’est justifié que pour des missions d’appoint. Leur utilisation pour palier un manque d’ouverture de postes nuit à l’efficacité des équipes.
Tout le monde en est conscient, mais quelle entité peut sensibiliser les employés et la direction aux risques et au coût du recours abusif à la sous-traitance en synthétisant les retours d’expérience sur l’ensemble du site ? Un syndicat.
Développer le site : Impliquer les employés dans la vie de leur site et de leur entreprise en leur permettant de mieux saisir le contexte dans lequel nous évoluons et quel apport ils peuvent avoir pour l’ensemble des employés : choix stratégiques à débattre, formation, santé, culture, évolution du site sous tous ses aspects. Nous donnons à l’entreprise plus que notre temps, mais elle peut nous rendre plus que notre salaire. Organisés au sein d’un syndicat, les salariés ont un poids plus important.
On veut nous inculquer une culture d’entreprise. Pourquoi ne pas commencer par la définir ensemble ? Si les employés disposent du CE pour faire remonter leurs doléances, c’est souvent au cours des réunions proposées par les syndicats qu’ils peuvent organiser leur réflexion.
Appliquer la loi : Le code du travail est complexe et en évolution permanente. Parfois la loi est claire, encore faut-il savoir trouver l’information. Parfois, elle semble floue : il faut alors comprendre l’esprit de la loi. Que cela soit volontaire ou non, la loi est souvent violée au sein même des entreprises. On peut s’en soucier et en discuter avec quelqu’un d’expérimenté, comme on peut ne pas s’en préoccuper : on peut laisser faire une injustice ou risquer un accident, mais on peut aussi se renseigner auprès d’un syndicat.

  • Pourquoi se syndiquer ?
En résumé, que ce soit pour accéder à une information alternative, pour participer à la vie de son entreprise, ou pour faire face aux grands changements qui se profilent sur l’industrie du semi-conducteur, seul et isolé, c’est très dur. Se rapprocher d’un syndicat lève de nombreux obstacles et ouvre des perspectives.
Si vous voulez vous investir quelques heures ou même seulement être informés, n’hésitez pas à contacter : Flavien (Délégué Syndical CGT Freescale Crolles2) au 06.16.96.21.56 ou cgt_freescale_crolles2@laposte.net

  • Infos :

http://www.collectif-lbo.org/accueil.html
http://www.ugict.cgt.fr

A propos de l'auteur

CGT FSL Toulouse

La lutte des classes n'est pas une invention idéologique. Au lendemain des grandes grèves de 1968, l'usine Motorola est implantée à Toulouse depuis peu, la CGT Motorola est créée. Fin 69 la chasse aux sorcières débute déjà et les militants fondateurs sont expulsés pour des motifs de licenciement alternant entre "inapte à l'esprit Motorola" jusqu'à "participation à une grève illégale " ou encore "action syndicale destructive "... La lutte continue.

Lien Permanent pour cet article : http://cgtfreescale.free.fr/?p=43

Laisser un commentaire